leur donner à chacun quatre cents coups de bâton sur la plante des pieds…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA SIX CENT TRENTE-DEUXIÈME NUIT
Elle dit :
« … Saisis-toi de leurs personnes, et commence, pour les habituer à ce qu’ils vont subir, par leur donner à chacun quatre cents coups de bâton sur la plante des pieds. Après quoi, tu les hisseras sur un chameau galeux, vêtus de haillons et la face tournée vers la queue du chameau, et tu les promèneras par tous les quartiers de la ville, en faisant crier par le crieur public : « Voilà le commencement de la punition des calomniateurs, des salisseurs de femmes, de ceux qui troublent leurs voisins et bavent sur les honnêtes gens ! » Cela fait, tu feras empaler par la bouche le cheikh-al-balad, vu que c’est par là qu’il a péché et vu qu’il n’a plus de fondement ; et tu jetteras son corps pourri en pâture aux chiens. Tu prendras ensuite l’homme glabre, aux yeux jaunes, le plus infâme des deux compères qui aidaient dans sa vile besogne le cheikh-al-balad, et tu le feras noyer dans la fosse des excréments de la maison de Aboul-Hassân, son voisin. Puis ce sera le