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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/111

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histoire du jeune nour avec la franque…
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pire, défenseur de la Foi ! » Et le khalifat lui dit : « Comment as-tu osé enlever cette princesse franque, au mépris de la loi ? » Alors Nour, profitant de la permission de parler, raconta toute son aventure, dans ses moindres détails, au khalifat qui écouta son récit avec beaucoup d’intérêt. Mais il n’y a point d’utilité à le répéter.

Alors, Al-Rachid se tourna vers la princesse Mariam et lui dit : « Sache que ton père, le roi des Francs, m’a envoyé cet ambassadeur que voici, avec une lettre écrite de sa propre main. Et il m’assure de sa gratitude et de son intention de bâtir une mosquée dans sa capitale, si je consens à te renvoyer dans ses états ! Or, toi, qu’as-tu à répondre ? » Et Mariam releva la tête et, d’une voix à la fois ferme et délicieuse, répondit : « Ô émir des Croyants, tu es le représentant d’Allah sur la terre et celui qui maintient la loi de Son Prophète Môhammad (sur Lui à jamais la paix et la prière !) Or, moi je suis devenue musulmane, et je crois à l’unité d’Allah, et je la professe en ton auguste présence, et je dis : Il n’y a de Dieu qu’Allah, et Môhammad est l’envoyé d’Allah ! Pourrais-tu donc, ô émir des Croyants, me renvoyer dans le pays des infidèles qui donnent des égaux à Allah, croient à la divinité de Jésus fils de l’homme, adorent les idoles, révèrent la croix et rendent un culte superstitieux à toutes sortes de Créatures mortes dans l’impiété et précipitées dans les flammes de la colère d’Allah ? Or, si tu agis ainsi en me livrant à ces chrétiens, moi, au jour du Jugement, où toutes les grandeurs seront comptées pour rien, et où les cœurs purs seront seuls regardés, je