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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/115

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histoire du jeune nour avec la franque…
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de présents les jeunes époux, en se surpassant à l’envi les uns les autres.

Et le jeune Nour et la princesse Mariam vécurent de longues années à la limite de la dilatation et de l’épanouissement, ne se privant de rien du tout, et mangeant bien, et buvant bien, et copulant fort, sec et longtemps, au milieu des honneurs et de la prospérité, dans la vie la plus tranquille et la plus délicieuse, jusqu’à ce que vînt les visiter la Destructrice des félicités, la Séparatrice des amis et des sociétés, celle qui renverse les maisons et les palais et pourvoit les ventres des tombeaux ! Mais gloire au Seul Vivant qui ne connaît pas la mort et qui tient dans Ses mains les clefs du Visible et de l’invisible ! Amin.


— Lorsque le roi Schahriar eut entendu cette histoire, il se leva soudain à demi et s’écria : « Ah ! Schahrazade, cette histoire héroïque, en vérité, me transporte ! » Et, ayant ainsi parlé, il s’accouda de nouveau sur les coussins, en se disant : « Je crois bien qu’elle n’a plus, après celle-là, d’autres histoires à me raconter ! Et je vais ainsi réfléchir sur ce qui me reste à faire, concernant sa tête ! » Mais Schahrazade, qui le voyait froncer les sourcils, se dit : « Il n’y a pas de temps à perdre ! » Et elle dit : « Oui, ô Roi, cette histoire héroïque est admirable, mais qu’est-elle en comparaison de celles que je veux encore te raconter, si toutefois tu me le permets ? » Et le Roi demanda : « Que dis-tu, Schahrazade ? Et quelles histoires encore penses-tu me raconter qui soient