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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/161

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histoire du miroir des vierges
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visiter, je lui faisais don d’une adolescente de diamant ; et je prenais soin de la lui faire transporter moi-même à Bassra, de crainte que les chameliers ne l’endommageassent. Mais ne crois point que j’aie moins d’amitié pour toi, ô Zein ! Sache, en effet, que c’est moi-même qui, de mon propre mouvement, ai voulu promettre à ton père de te prendre sous ma protection, et l’ai poussé à écrire les deux avertissements et à les cacher, l’un, dans l’Armoire-des-Papiers et, l’autre, dans le coffret du souterrain. Et me voici prêt à te donner l’adolescente de diamant qui vaut à elle seule toutes les autres réunies et mille autres pareilles. Seulement, ô Zein, je ne pourrai te faire ce cadeau merveilleux qu’en échange d’un autre que je veux te demander ! » Et Zein répondit : « Par Allah ! ô mon seigneur, tout ce qui m’appartient est ta propriété, et moi-même je suis compris dans ce qui t’appartient ! » Et le Vieillard sourit et répondit : « Oui, ô Zein, mais ma demande sera bien difficile à satisfaire ! Et je ne sais si tu pourras jamais réussir à me contenter ! » Il demanda : « Et quelle est-elle ? » Il dit : « C’est qu’il faut que tu me trouves, pour me l’amener dans cette île, une adolescente de quinze ans, qui soit à la fois une vierge intacte et une beauté sans rivale ! » Et Zein s’écria : « Si c’est là tout ce que tu me demandes, ô mon seigneur, par Allah ! il me sera bien aisé de te satisfaire. Car rien n’est plus commun dans nos pays que les adolescentes de quinze ans à la fois vierges et belles ! »

À ces paroles, le Vieillard regarda Zein et se mit à rire tellement qu’il se renversa sur le derrière. Et