voilée. Et il lui remit, en même temps, le miroir. Et le Vieillard des Îles la regarda avec attention, sans se servir du miroir ; et ses yeux semblaient être eux-mêmes deux miroirs. Et, au bout de quelques instants, il s’approcha de Zein et, se jetant à son cou, il l’embrassa avec beaucoup d’effusion, et lui dit : « Sultan Zein, je suis, en vérité, fort content de ta diligence à me satisfaire et du résultat de tes recherches. Car l’adolescente que tu m’amènes est tout à fait celle que je souhaitais ! Elle est admirablement belle et surpasse en charmes et en perfections toutes les adolescentes de la terre ! De plus, elle est vierge d’une virginité de bon aloi, vu qu’elle est comme scellée du sceau de notre maître Soleïmân ben-Daoûd (sur eux deux la prière et la paix !) Quant à toi, tu n’as plus qu’à retourner dans tes états ; et, lorsque tu entreras dans la seconde salle en faïence où sont les six statues, tu y trouveras la septième que je t’ai promise et qui vaut, à elle seule, plus que mille autres réunies ! » Et il ajouta : « Fais maintenant comprendre à l’adolescente que tu me la laisses, et qu’elle n’a plus rien de commun avec toi ! »
À ces paroles, la charmante Latifah, qui elle aussi s’était fort attachée au beau prince Zein, poussa un profond soupir et se mit à pleurer. Et Zein se mit à pleurer également. Et, bien triste, il lui expliqua tout ce qui s’était conclu entre lui et le Vieillard des Îles, et lui dit : « Tu es divorcée ! » Et, sanglotant, il sortit de chez le Vieillard des Îles, tandis que Latifah s’évanouissait de douleur. Et, après avoir baisé la main du Vieillard, il reprit avec Moubarak le chemin