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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/185

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histoire du miroir des vierges
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tal, toute rutilante de dinars et de poudre d’or, et pénétra dans la salle de faïence verte creusée d’or. Et il vit les six statues à leurs places respectives ; et il jeta un regard las sur le septième piédestal d’or. Et voici ! Debout et souriante se tenait une adolescente nue, plus brillante que le diamant, que le prince Zein, à la limite de l’émotion, reconnut pour celle qu’il avait conduite dans les Trois Îles. Et, immobilisé, il ne sut qu’ouvrir la bouche, sans pouvoir prononcer un seul mot. Et Latifah lui dit : « Oui ! c’est bien moi Latifah, celle que tu ne t’attendais pas à trouver ici ! Hélas ! tu venais dans l’espoir de posséder quelque chose de plus précieux que moi ! » Et Zein put enfin s’exprimer, et s’écria : « Non, par Allah ! ô ma maîtresse, je ne suis descendu ici que malgré mon cœur qui ne travaillait qu’à ton sujet ! Mais béni soit Allah qui a permis notre réunion ! »

Et, comme il prononçait ces derniers mots, un coup de tonnerre se fit entendre qui fit trembler la souterrain, et, au même moment, parut le Vieillard des Îles. Et il souriait avec bonté. Et il s’approcha de Zein, et lui prit la main et la mit dans la main de l’adolescente, en lui disant : « Ô Zein, sache que dès ta naissance je t’ai pris sous ma protection. Je devais donc assurer ton bonheur. Et je ne pouvais le mieux faire qu’en te donnant le seul trésor qui soit inestimable. Et ce trésor, plus beau que toutes les adolescentes de diamant et toutes les pierreries de la terre, c’est cette jeune fille vierge. Car la virginité, unie à la beauté du corps et à l’excellence de l’âme, est la thériaque qui dispense de tous les remèdes et