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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/307

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aladdin et la lampe magique
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qui sort de son calice. Et, après qu’on leur eut souhaité les délices et la joie, on les laissa seuls dans la chambre nuptiale. Et Aladdin, à la limite du bonheur, put enfin s’unir à Badrou’l-Boudour, la fille du roi. Et leur nuit, de même que leur journée ; n’eût point sa pareille aux temps d’Iskandar et de Soleïmân.

Or, le lendemain, après toute une nuit de délices, Aladdin sortit des bras de son épouse Badrou’l-Boudour, pour aussitôt se faire revêtir d’une robe plus magnifique encore que celle de la veille, et se disposer à aller chez le sultan. Et il se fit amener un superbe cheval des écuries pourvues par l’éfrit de la lampe, et le monta et se dirigea vers le palais du père de son épouse, au milieu d’une escorte d’honneur. Et le sultan le reçut avec les marques de la plus vive réjouissance, et l’embrassa et lui demanda, avec beaucoup d’intérêt, de ses nouvelles et des nouvelles de Badrou’l-Boudour. Et Aladdin lui fit à ce sujet la réponse qu’il fallait, et lui dit : « Je viens sans retard, ô roi du temps, t’inviter à venir aujourd’hui illuminer ma demeure de ta présence et partager avec nous le premier repas d’après les noces ! Et je te prie de te faire accompagner, pour visiter le palais de ta fille, du grand-vizir et des émirs ! » Et le sultan, pour bien lui marquer son estime et son affection, ne fit aucune difficulté à accepter l’invitation, et se leva à l’heure et à l’instant, et, suivi de son grand-vizir et de ses émirs, il sortit avec Aladdin.

Or, à mesure que le sultan approchait du palais de sa fille, son admiration augmentait considérable-