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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/33

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histoire du jeune nour avec la franque…
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les dattes

Nous sommes les filles saines des palmiers, les Bédouines à la chair brune ! Nous grandissons en écoutant la brise jouer de ses flûtes dans nos chevelures.

Notre père le soleil nous a, dès l’enfance, nourries de lumière : et longtemps nous avons sucé les pudiques mamelles de notre mère.

Nous sommes les préférées du peuple libre des tentes spacieuses, qui ne connaît pas les vestibules des citadins,

Le peuple des rapides cavales, des chamelles efflanquées, des ravissantes vierges, de la généreuse hospitalité et des solides cimeterres.

Et quiconque a goûté le repos à l’ombre de nos palmes, souhaite nous entendre murmurer sur sa tombe !

Or, tels sont, entre des milliers, quelques-uns des poèmes sur les fruits. Mais il faudrait toute une vie pour dire les vers sur les fleurs comme celles que renfermait ce merveilleux jardin, les jasmins, les jacinthes, les lis d’eau, les myrtes, les œillets, les narcisses et les roses dans toutes leurs variétés.

Mais déjà le gardien du jardin avait conduit les adolescents, à travers les allées, à un pavillon enfoui au milieu de la verdure. Et il les invita à y entrer se reposer, et les fit s’asseoir autour d’un bassin d’eau sur des coussins de brocart, en priant le jeune Nour