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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/335

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aladdin et la lampe magique
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me révéler qu’il avait, par la puissance de sa sorcellerie et les vertus de la lampe échangée, réussi à m’enlever à ton affection, pour me posséder. Et il me dit qu’il était Maghrébin et que nous étions dans le Maghreb, son pays ! » Alors Aladdin, sans lui faire le moindre reproche, lui demanda : « Et que désire faire de toi ce maudit ? » Elle dit : « Chaque jour, une fois, sans plus, il vient me faire une visite et essaie par tous les moyens de me séduire. Et, comme il est plein de perfidie, il n’a cessé, pour vaincre ma résistance, de m’affirmer que le sultan t’avait fait couper la tête comme imposteur, et que tu n’étais, après tout, que le fils de pauvres gens, d’un misérable tailleur nommé Mustapha, et que tu ne devais qu’à lui seul la fortune et les honneurs où tu étais parvenu ! Mais, jusqu’à présent, il n’a reçu de moi, pour toute réponse, que le silence du mépris et le détournement du visage. Et il est obligé, chaque fois, de se retirer l’oreille rabattue et le nez allongé ! Et je craignais, chaque fois, qu’il n’eût recours à la violence ! Mais te voici, Allah soit loué ! » Et Aladdin lui dit : « Dis-moi maintenant, ô Badrou’l-Boudour, en quel endroit du palais se trouve cachée, si tu le sais, la lampe qu’a réussi à m’enlever ce maudit Maghrébin ? » Elle dit : « Il ne la laisse jamais au palais ; mais il la porte continuellement dans son sein. Que de fois ne la lui ai-je pas vu sortir en ma présence, pour me la montrer comme un trophée. » Alors Aladdin lui dit : « C’est bien ! mais, par ta vie ! il ne la montrera pas longtemps encore ! » Puis il ajouta : « Je connais le moyen de châtier notre perfide ennemi ! Dans ce but, je te