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le diwân des facéties… (le jugement…)
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plus sage et plus magnanime et plus bienfaisant !

Lorsque le sultan eut entendu de la bouche du fruitier cette série d’anecdotes, il se leva sur ses deux pieds, à la limite de la jubilation, et s’écria : « Ô cheikh des hommes délicieux, ô langue de sucre et de miel, qui donc plus que toi mérite d’être grand-vizir, toi qui sais penser avec justesse, parler avec harmonie et conter avec saveur, délices et perfection ? » Et il le nomma sur l’heure grand-vizir, et en fit son commensal intime, et ne s’en sépara plus, jusqu’à l’arrivée de la Séparatrice des amis et de la Destructrice des sociétés.

— Et voilà, continua Schahrazade en parlant au roi Schahriar, tout ce que j’ai lu, ô Roi fortuné, dans « Le Diwân des faciles facéties et de la gaie sagesse » ! Et sa sœur Doniazade s’écria : « Ô ma sœur, que tes paroles sont douces, et savoureuses et délectables et réjouissantes et délicieuses en leur fraîcheur ! » Et Schahrazade dit : « Mais qu’est cela comparé à ce que je raconterai demain, au sujet de La belle princesse Nourennahar, si toutefois je suis en vie, et que me le permette notre maître le Roi ! » Et le roi Schahriar se dit : « Certes ! je veux bien entendre cette histoire que je ne connais pas ! »

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SEPTIÈME NUIT

La petite Doniazade dit à sa sœur : « Ô ma sœur, de grâce ! hâte-toi de nous commencer l’histoire promise,