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les mille nuits et une nuit

tants après, s’écria : « Ô liqueur admirable ! Voici que je suis guérie, comme si on avait extrait mon mal avec des tenailles ! De grâce, hâtez-vous de me conduire à votre maîtresse, afin que je la remercie de sa bonté et que je lui marque ma gratitude ! » Et elle se leva sur son séant, en feignant d’être rétablie d’un mal dont elle n’avait jamais souffert. Et les deux suivantes la menèrent, à travers plusieurs appartements, tous plus magnifiques les uns que les autres, jusque dans la salle où se tenait leur maîtresse.

Or, la belle gennia était assise sur un trône d’or massif, enrichi de pierreries, et entourée d’un grand nombre de ses dames d’honneur, qui étaient toutes charmantes et habillées d’une façon aussi merveilleuse que leur maîtresse. Et la vieille sorcière, éblouie de tout ce qu’elle voyait, se prosterna au pied du trône, en balbutiant des remercîments. Et la gennia lui dit : « Je suis bien aise, ô bonne femme, que tu sois guérie. Et tu es libre maintenant de rester dans mon palais tout le temps que tu voudras. Et mes femmes vont se mettre à ta disposition pour te montrer mon palais ! » Et la vieille, après avoir embrassé la terre une seconde fois, se releva et se laissa emmener par les deux jeunes femmes, qui se mirent à lui faire visiter le palais, dans tous ses détails merveilleux. Et, lorsqu’elles eurent fini de la promener, elle se dit qu’il valait mieux pour elle se retirer, maintenant qu’elle avait vu ce qu’elle voulait voir. Et elle en exprima le désir aux deux jeunes femmes, après les avoir remerciées de leur obligeance. Et elles la firent sortir par la porte de