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farizade au sourire de rose
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étaient dans ces jardins, que ta beauté en serait exaltée, ô propriétaire d’une chevelure de splendeur ! »

Lorsque Farizade au sourire de rose eut entendu ces paroles de la vieille, elle s’écria : « Ô visage de bénédiction, ma mère, que tout cela est admirable ! Mais tu ne m’as pas dit en quel lieu se trouvent ces trois choses incomparables ? » Et la vieille répondit, en se levant déjà pour s’en aller : « Ô ma maîtresse, ces trois merveilles, dignes de tes yeux, se trouvent dans un endroit situé vers les frontières de l’Inde. Et la route qui y conduit passe précisément derrière ce palais que tu habites. Si donc tu veux y envoyer quelqu’un te les chercher, tu n’auras qu’à lui dire de suivre cette route pendant vingt jours, et, le vingtième jour, de demander au premier passant qu’il rencontrera : « Où sont l’Oiseau-Parleur, l’Arbre-Chanteur et l’Eau Couleur-d’Or ? » Et ce passant ne manquera pas de le renseigner à ce sujet. Et puisse Allah rémunérer ton âme généreuse par la possession de ces choses créées pour ta beauté. Ouassalam, ô bienfaisante, ô bénie ! »

Et la vieille, ayant ainsi parlé, acheva de ramener ses voiles autour d’elle, et se retira en murmurant des bénédictions.

Or déjà elle avait disparu, quand Farizade, revenue de la songerie où l’avait plongée la connaissance de choses si extraordinaires, eut l’idée de la rappeler ou de courir derrière elle, pour lui demander des renseignements plus précis sur le lieu qui les recélait, et sur les moyens d’y accéder. Mais, voyant qu’il était trop tard, elle se mit à se remé-