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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/140

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les mille nuits et une nuit

Car elle est écrite dans ta destinée ! Et son père, en te voyant, saura que tu es celui qui doit être l’époux de sa fille. Mais, toi, n’oublie pas en entrant, aussitôt après les salams, d’offrir au sultan ce paquet en présent ! » Et moi je répondis : « J’écoute et j’obéis ! » Et, sans hésiter un instant, puisque telle était ma destinée, je pris avec moi un esclave pour me tenir le paquet le long du chemin, et je me rendis au palais du sultan.

Et les gardes du palais et les eunuques, en me voyant habillé avec tant de magnificence, me demandèrent respectueusement ce que je désirais. Et, lorsqu’ils furent informés que je souhaitais parler au sultan, et que j’avais un cadeau à lui remettre en mains propres, ils ne firent aucune difficulté pour faire, en mon nom, une demande d’audience, et m’introduire aussitôt en sa présence. Et moi, sans perdre contenance, comme si toute ma vie j’avais été le commensal des rois, je jetai le salam au sultan, avec beaucoup de déférence mais sans platitude, et il me le rendit d’un air gracieux et bienveillant. Et je pris le paquet des mains de l’esclave, et le lui offris, en disant : « Daigne accepter ce modeste présent, ô roi du temps, bien qu’il ne soit point sur la voie de tes mérites mais sur l’humble sentier de mon impuissance ! » Et le sultan fit prendre et ouvrir le paquet par son grand-vizir, et regarda dedans. Et il y vit des joyaux et des parures et des ornements d’une magnificence si incroyable, que jamais il n’avait dû rien voir de semblable. Et, émerveillé, il se récria sur la beauté de ce cadeau, et me dit : « Il est accepté ! Mais hâte-toi de m’apprendre ce que tu dé-