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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/145

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histoire de l’adultérin… (le singe…)
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sième jour, raconter la chose au sultan, qui dit : « Si, cette nuit, il ne réduit pas son pucelage, je l’égorgerai ! » Et cette nouvelle parvint aux oreilles de l’adolescente, mon épouse, qui vint me la rapporter.

Alors moi je n’hésitai pas à mettre le jouvenceau au courant de la situation. Et il me dit : « Mahmoud, c’est le moment ! Mais avant de réduire son pucelage, il faut encore une condition, et c’est de lui demander, lorsque tu seras seul avec elle, de te donner un bracelet qu’elle porte au bras droit. Et tu le prendras, et me l’apporteras sur-le-champ. Après quoi il te sera loisible d’accomplir la pénétration, et de satisfaire sa mère et son père. » Et je répondis : « J’écoute et j’obéis ! »

Et lorsque je m’unifiai avec elle, à l’entrée de la nuit, je lui dis : « Par Allah sur toi, as-tu réellement le désir que je te donne cette nuit plaisir et joie ? » Elle me répondit : « J’ai ce désir, en vérité. » Et je repris : « Donne-moi alors le bracelet que tu portes à ton bras droit ! » Et elle s’écria : « Je veux bien te le donner, mais je ne sais ce qui pourrait résulter de l’abandon entre tes mains de ce bracelet-amulette qui m’a été donné par ma nourrice, quand j’étais tout enfant. » Et, ce disant, elle le défit de son bras et me le donna. Et moi je sortis à l’instant et allai le remettre à mon ami le jouvenceau, qui me dit : « C’est bien celui-ci qu’il me faut ! Maintenant tu peux retourner pour la pénétration. » Et je m’empressai de rentrer dans la chambre nuptiale, pour accomplir ma promesse concernant la prise de possession, et faire ainsi plaisir à tout le monde.