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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/155

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histoire de l’adultérin… (premier fou)
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trois jeunes hommes enchaînés, en disant : « Notre ouïe est ouverte, et prêt notre entendement ! » Alors le premier, celui qui lisait dans le livre, dit :


HISTOIRE DU PREMIER FOU


« De mon métier, ô mes seigneurs et la couronne sur ma tête, j’étais marchand dans le souk des soieries, comme l’étaient avant moi mon père et mon grand-père. Et, comme marchandises, je ne vendais que des articles indiens, de toutes les espèces et de toutes les couleurs, mais toujours à des prix fort élevés. Et je vendais et achetais avec beaucoup de profit et de bénéfices, selon la coutume des grands marchands.

Or, un jour, j’étais, selon mon habitude, assis dans ma boutique, quand survint une vieille dame qui me souhaita le bonjour et me gratifia du salam. Et je lui rendais ses salutations et compliments, quand elle s’assit sur le rebord de ma devanture, et me questionna, disant : « Ô mon maître, as-tu des étoffes de choix originaires de l’Inde ? » Je répondis : « Ô ma maîtresse, j’ai dans ma boutique de quoi te satisfaire. » Et elle dit : « Fais-moi sortir une de ces étoffes, que je la voie ! » Et moi je me levai et tirai, à son intention, de l’armoire des réserves, une pièce d’étoffe indienne du plus grand prix, et la lui mis entre les mains. Et elle la prit, et, l’ayant examinée, elle fut grandement satisfaite de sa beauté, et me