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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/161

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histoire de l’adultérin… (premier fou)
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avec la même sincérité, et bannis toute crainte de ton esprit, car mon cœur est jusqu’au bord rempli de ton amour ! »

À ces paroles, je compris, ô notre maître le sultan, je compris, à ne pouvoir en douter, que l’adolescente avait réellement l’intention de m’épouser, mais sans qu’il me fût possible de deviner pour quelles raisons elle m’avait choisi entre des milliers de jeunes gens, ni comment elle me connaissait. Et je finis par me dire : « Ô un tel, l’inconcevable a l’avantage de ne pas coûter de pensées torturantes. Ne cherche donc pas à le comprendre, et laisse courir les choses suivant leur chemin. » Et je répondis : « Ô ma maîtresse, si réellement tu ne parles pas pour faire rire de moi ces honorables jeunes filles, souviens-toi du proverbe qui dit : « Quand la lame est rouge, elle est mûre pour le marteau ! » Or, je pense que mon cœur est si enflammé de désir, qu’il est temps de réaliser notre union. Dis-moi donc, par ta vie ! ce que je dois t’apporter comme dot et douaire ! » Et elle répondit en souriant : « La dot et le douaire sont payés, et tu n’as pas à t’en préoccuper. » Et elle ajouta : « Je vais, puisque tel est aussi ton désir, envoyer à l’instant chercher le kâdi et les témoins, afin que nous puissions être unis sans délai. »

Et, effectivement, ô mon seigneur, le kâdi et les témoins ne tardèrent pas à arriver. Et ils nouèrent le nœud, par le licite. Et nous fûmes mariés sans délai. Et tout le monde partit, après la cérémonie. Et je me demandai : « Ô tel, veilles-tu ou rêves-tu ? » Et ce fut encore bien autre chose quand elle eut commandé à ses belles esclaves de préparer le ham-