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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/216

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les mille nuits et une nuit

tournant dans son lit. Mais ce fut tout, heureusement. Et moi, ô mon seigneur, je vis alors l’inexprimable ! Et je fus frappé de ce qu’une jeune fille si frêle et si fine possédât un si gros derrière. Et, bien émerveillé, je m’approchai davantage, me sachant invisible, et, bien doucement, je posai mon doigt sur ce derrière-là pour le tâter, et avoir le cœur satisfait à son sujet. Et je sentis qu’il était plein, et rebondissant et beurré et granulé. Mais je ne pouvais revenir de la surprise où j’étais de son volume, et je me demandais : « Pourquoi si gros ? pourquoi si gros ? » Et, ayant réfléchi à ce sujet sans trouver la réponse satisfaisante, je me hâtai d’aller prendre contact avec la jeune fille. Et je fis cela avec des précautions infinies pour ne pas la réveiller. Et, quand je jugeai que le premier danger était passé, je me hasardai à quelque premier mouvement. Et doucement, doucement, l’enfant que tu sais, ô mon seigneur, entra en jeu à son tour. Mais il se garda bien d’être grossier ou d’user de procédés répréhensibles, de n’importe quelle manière ; et il se contenta, lui aussi, de faire seulement connaissance avec ce qu’il ne connaissait pas. Et rien de plus, ô mon seigneur. Et nous jugeâmes tous deux, pour cette première fois, qu’il était bien suffisant de nous être formé le jugement.

Mais, voilà ! le Tentateur, au moment précis où j’allais me lever, me poussa à pincer la jeune fille, juste au milieu de l’une de ces étonnantes rondeurs dont le volume me rendait perplexe, et je ne pus résister à la tentation, et voilà ! je pinçai la jeune fille au milieu de cette rondeur-là. Et — éloigné soit le