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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/242

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les mille nuits et une nuit

cesse, tu pourras me poser encore telles questions qui te sembleront insolubles, et, avec le secours du Très-Haut, je les résoudrai. C’est pourquoi je te supplie de ne pas fatiguer ta voix à m’interroger de la sorte, et permets-moi de te dire qu’il est, sans aucun doute, préférable que je te pose moi-même une question. Et si tu y réponds, ma tête sera coupée comme l’a été celle de mes prédécesseurs ; mais si tu n’y réponds pas, notre mariage sera célébré sans retard ! » Et la princesse dit : « Pose ta question, car j’accepte la condition ! »

Et l’adolescent demanda : « Peux-tu me dire, ô princesse, comment il se fait que je puisse, moi ton esclave, tout en étant à cheval sur cette noble bête, être en même temps à cheval sur mon propre père, et comment il se peut que, tout en étant visible à tous les yeux, je sois caché dans les effets de ma mère ? »

Et la princesse réfléchit une heure de temps, mais ne sut trouver aucune réponse. Et elle dit : « Explique cela toi-même ! »

Alors l’adolescent, devant tout le peuple assemblé, raconta toute son histoire à la princesse, depuis le commencement jusqu’à la fin, sans en oublier un détail. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter. Et il ajouta : « Et voilà comment, ayant échangé mon père, le roi, contre le cheval, et ma mère, la reine, contre cet équipement, je me trouve à cheval sur mon propre père et caché dans les effets de ma mère ! »

Tout cela !

Et c’est ainsi que l’adolescent, fils du roi pauvre