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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/250

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les mille nuits et une nuit

des coups pressés à la porte. Et le chef-clarinette demanda à son amie : « Qui est-ce ? » Elle répondit : « Allah seul est omniscient, mais c’est peut-être mon mari. Et tu feras bien de courir t’enfermer, avec ta clarinette, aux cabinets. Et il se hâta d’obéir, et trouva dans l’endroit en question le pâtissier, le marchand de légumes et le boucher. Et il leur dit : « La paix sur vous, ô compagnons ! Que faites-vous, rangés dans cet endroit singulier ? » Et ils répondirent : « Et sur toi la paix et la miséricorde d’Allah et ses bénédictions ! Nous y faisons ce que tu viens y faire toi-même ! » Et il se rangea, quatrième, à côté d’eux.

Et donc, le cinquième qui avait frappé à la porte, était, en effet, le bouffon du sultan, époux de l’adolescente. Et il se tenait le ventre des deux mains, et disait : « Éloigné soit le Malin, le Pernicieux ! Donne-moi vite de l’infusion d’anis et de fenouil, ô femme ! Mon ventre marche ! mon ventre marche ! Il m’a empêché de rester longtemps auprès du sultan, et je rentre me coucher ! De l’infusion d’anis et de fenouil, ô femme ! » Et il courut droit aux cabinets, sans remarquer la terreur de sa femme, et ayant ouvert la porte, il vit les quatre hommes accroupis et rangés en bon ordre sur les dalles, au-dessus du trou, l’un devant l’autre…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.