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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/327

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histoire d’ali baba…
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l’entretenir. Mais, pour cette histoire aussi, il n’y a point d’utilité à la répéter.

Lorsqu’Ali Baba eut entendu le récit de son esclave Morgane, il pleura d’émotion, et serrant la jeune fille avec tendresse contre son cœur, il lui dit : « Ô fille de la bénédiction, béni soit le ventre qui t’a porté ! Certes, le pain que tu as mangé dans notre demeure n’a pas été mangé par l’ingratitude. Tu es ma fille et la fille de la mère de mes enfants. Et désormais tu seras à la tête de ma maison et l’aînée de mes enfants ! » Et il continua à lui dire des paroles gentilles et à la remercier beaucoup pour sa vaillance, sa sagacité et son attachement.

Après quoi, Ali Baba, aidé par Morgane et par l’esclave Abdallah, procéda à l’enterrement des voleurs, qu’il se décida, après réflexion, à faire disparaître en leur creusant une fosse énorme dans le jardin et en les y enfouissant pêle-mêle, sans aucune cérémonie, pour ne pas éveiller l’attention des voisins. Et c’est ainsi qu’on acheva de se débarrasser de cette engeance maudite. Que c’est bien fait !

Et plusieurs jours se passèrent, dans la maison d’Ali Baba, au milieu des réjouissances et des congratulations. Et on ne se lassait pas de se raconter les détails de cette aventure prodigieuse, en remerciant Allah de la délivrance, et de faire tous les commentaires qu’elle comportait. Et Morgane était plus choyée que jamais ; et Ali Baba, avec ses deux épouses et ses enfants, s’ingéniait à lui témoigner sa reconnaissance et son amitié.

Or, un jour, le fils aîné d’Ali Baba, qui dirigeait les