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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/45

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histoire de gerbe-de-perles
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Eût ensorcelé — ô les yeux !
Les rois de Babylone — ô nuit !
Et tel est — ah ! ah !
Le bien-aimé que j’aime ! »

Lorsque Je khalifat Al-Môtawakkil eut entendu ce chant, il fut extrêmement ému, et, se tournant vers Gerbe-de-Perles, il lui dit : « Ô jeune fille bénie, ô bouche de rossignol, je veux, pour te donner une preuve de mon contentement, que tu m’exprimes un souhait. Et — je le jure par les mérites de mes glorieux ancêtres, les méritants ! — ce serait la moitié de mon royaume que je te l’accorderais ! Et Gerbe-de-Perles répondit, en baissant les yeux : « Qu’Allah prolonge la vie de notre maître ! mais je ne souhaite rien que la continuation des bonnes grâces de l’émir des Croyants sur ma tête et celle de ma sœur Pâte-d’Amandes ! » Et le khalifat dit : « Il faut, Gerbe-de-Perles, que tu me demandes quelque chose ! » Alors elle dit : « Puisque notre maître me l’ordonne, je lui demanderai de me libérer et de me laisser, pour tout bien, les meubles de cet appartement et tout ce qui est contenu dans cet appartement ! » Et le khalifat lui dit : « Tu en es la maîtresse, ô Gerbe-de-Perles ! Et Pâte-d’Amandes, ta sœur, aura désormais comme appartement le plus beau pavillon du palais. Et, comme tu es libérée, tu peux rester ou partir ! » Et, se levant, il sortit de chez sa favorite, pour aller retrouver la jeune Benga, sa favorite du moment.

Or, dès qu’il fut parti, mon amie envoya quérir par son eunuque les portefaix et les déménageurs, et