Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
les mille nuits et une nuit

entre ses mains, il lui présenta la coupe. Et Haroun la prit et la porta à ses lèvres. Mais quel ne fut point son étonnement lorsque, après en avoir bu le contenu, il s’aperçut, en la rendant au bel esclave, qu’elle était encore pleine jusqu’au bord ! Aussi la reprit-il des mains de l’enfant et, l’ayant portée à sa bouche, il la vida jusqu’à la dernière goutte. Puis il la remit au petit esclave, tout en constatant qu’elle se remplissait à nouveau sans que personne versât rien dedans.

À cette vue, Haroun fut à la limite de la surprise…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… À cette vue, Haroun fut à la limite de la surprise, et ne put s’empêcher de demander comment cela pouvait se faire. Et Aboulcassem répondit : « Seigneur, il n’y a rien d’étonnant en cela. Cette coupe est l’ouvrage d’un ancien savant qui possédait tous les secrets de la terre ! » Et, ayant prononcé ces paroles, il prit l’enfant par la main et sortit de la salle avec précipitation. Et l’impétueux Haroun en fut cette fois indigné. Et il pensa : « Par la vie de ma tête ! ce jeune homme a perdu la raison, ou, ce qui est en-