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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/79

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le trésor sans fond
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MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT VINGT-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

… j’eus, tout jeune encore, à gérer une grande fortune consistant en biens de toutes sortes et en richesses. Mais, comme j’aimais la dépense et La prodigalité, je me mis à vivre avec tant de profusion, qu’en moins de deux ans tout mon patrimoine se trouva dissipé. Car, ô mon maître, tout nous vient d’Allah et tout à Lui retourne ! Alors moi, me voyant dans un état de complet dénûment, je me mis à réfléchir sur ma conduite passée. Et je résolus, après la vie et la figure que j’avais faites à Bassra, de quitter ma ville natale pour aller traîner ailleurs de misérables jours ; car la pauvreté est plus supportable devant les yeux des étrangers. Je vendis donc ma maison, le seul bien qui me restât, et me joignis à une caravane de marchands, avec lesquels j’allai d’abord à Mossoul et ensuite à Damas. Après quoi, je traversai le désert, pour aller faire le pèlerinage de la Mecque ; et de là je me rendis au grand Caire, le berceau de notre race et de notre famille.

Or, lorsque je fus dans cette ville des belles maisons et des mosquées innombrables, je me remémorai que c’était bien là qu’avait pris naissance Abdelaziz, le riche joaillier, et ne pus m’empêcher, à ce souvenir,