LA NEUF CENT VINGT-TROISIÈME NUIT
Elle dit :
« … Prête-moi donc une marmite pour qu’à la maison on y fasse cuire une tête de mouton. » Et le voisin prêta à Goha la marmite en question. Et on y cuisit ce qu’on y cuisit. Et, le lendemain, Goha rapporta la marmite à son propriétaire. Mais il avait pris soin de mettre dedans une seconde marmite, plus petite. Et le voisin fut fort étonné, ayant pris son bien, de voir qu’il avait fructifié. Et il dit à Goha : « Ya Si-Goha, qu’est-ce donc que cette petite marmite que je trouve à l’intérieur de ma marmite ? » Et Goha dit : « Je ne sais pas, mais je crois bien que c’est ta marmite qui en a accouché cette nuit. » Et l’autre dit : « Allahou akbar ! c’est là une aubaine de la bénédiction par ton entremise, ô visage de bon augure ! » Et il rangea sur l’étagère de la cuisine la marmite et sa fille.
Or, au bout d’un certain temps, Goha retourna chez son voisin et lui dit : « N’était la peur de te gêner, ô voisin, je te demanderais bien la marmite avec sa fille, pour les besoins d’aujourd’hui ! » Et l’autre répondit : « De tout cœur amical, ô voisin. » Et il lui remit la marmite avec la petite en dedans. Et Goha les prit et s’en alla. Et plusieurs jours se passèrent