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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/248

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les mille nuits et une nuit

nous y jeter, nous aussi. » Et le roi dit : « Bien. »

Or, pendant ce temps, le rouget était monté dans la dahabieh chez son ami, le garçon, et lui avait dit : « L’Avisé, si le roi te fait venir et te dit : « Jette-toi dans ce feu ! » toi, n’aie pas peur, mais bouche tes oreilles, et dis la formulé préservatrice : « Au nom d’Allah le Clément sans bornes, le Miséricordieux. » Puis, jette-toi résolument dans le canal de feu. »

Et donc, le roi fit mettre le feu aux bûches et fagots. Et ils appelèrent Môhammad, et lui dirent : « Jette-toi dans le feu et marches-y jusqu’à la mer ; car tu le peux, étant l’Avisé. » Il leur répondit : « Sur ma tête et mon œil ! à vos ordres ! » Et il boucha ses oreilles, et prononça en son esprit la formule du bismillah, et entra résolument dans le feu. Et il sortit du côté de la mer plus beau qu’il n’était. Et tout le monde le vit et fut ébloui de sa beauté.

Alors le vizir dit au roi : « Nous allons nous aussi entrer dans le feu, pour en sortir beaux comme le fils du pêcheur, ce maudit-là ! Et appelle aussi ton fils, pour qu’il s’y jette avec nous, et devienne beau comme nous le deviendrons. » Et le roi appela son fils, celui-là qui était laid et dont la figure était comme la courroie des vieilles socques. Et ils se prirent tous les trois par la main et se jetèrent, comme ça, dans le feu. Et ils furent un monceau de cendres.

Alors Môhammad l’Avisé, le fils du pêcheur, alla chez la jeune fille, la princesse fille du sultan de la Terre Verte, et fit le contrat de mariage avec elle, et l’épousa. Et il s’assit sur le trône de l’empire, et fut