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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/270

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les mille nuits et une nuit

déguisé en tante, baisa Dalal sur les joues, pleura à longues et nombreuses larmes, et dit : « Ah ! ô fille de ma sœur, ah ! ô douleurs et calamités ! » Et Dalal demanda : « Pourquoi ? quand est-ce ? comment ? » Elle dit : « Aïe ! aïe ! aïe ! » Elle dit : « Où ça, ma tante, que tu as mal ? » Elle dit : « Non, ô fille de ma sœur, je souffre pour toi ! Nous avons appris que celui que tu as épousé est un ghoul ! » Mais Dalal répondit : « Tais-toi, ne dis pas ces paroles-là, ma tante ! Mon époux est le fils d’un roi et sultan, comme je suis la fille d’un roi et sultan. Ses trésors sont plus grands que les trésors de mon père. Et il est semblable, pour la beauté, à l’étoile Canopée quand elle brille sur la mer…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUARANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et il est semblable, pour la beauté, à l’étoile Canopée quand elle brille sur la mer. » Puis elle la fit déjeuner d’une tête de mouton, pour bien lui montrer qu’on mangeait chez son époux du mouton et non point du fils d’Adam. Et le ghoul s’en alla, après le déjeuner, content et ravi. Et il ne manqua pas de revenir sous sa forme d’adolescent, avec un mou-