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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/280

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les mille nuits et une nuit

à cette eau merveilleuse. Mais, en la retirant, une vague lui trempa la main, qui, tout de suite, devint verte comme le trèfle. Après quoi, la gennia fit remonter Dalal sur ses épaules, et la rapporta dans la chambre nuptiale, à côté de l’adolescent. Et voilà pour la suivante de sett Zeinab — sur elle la prière et la paix !

Or, cette mer d’Émeraude a un peseur qui vient la peser chaque matin, pour voir si quelqu’un en a volé ou non. Et il en est responsable. Et, ce matin-là, il la pesa et la mesura, et la trouva diminuée d’une écuelle, exactement. Et il se demanda : « Qui donc est l’auteur de ce vol ? Je vais courir à sa recherche, en voyageant jusqu’à ce que je le découvre. Car, s’il a à sa main une marque de la mer d’Émeraude, je le conduirai à notre sultan, qui saura ce qu’il a à faire de lui. »

Là-dessus, il prit des bracelets en verre et des bagues, et les mit sur un plateau qu’il porta sur sa tête. Et il se mit à voyager, par toute la terre, sous les fenêtres des palais des rois, en criant : « Les bracelets de verre, ô princesses ! Les bagues d’émeraude, ô jeunes filles ! »

Et il parcourut ainsi les pays, sans trouver la propriétaire de la main verte, jusqu’à ce qu’il arrivât sous les fenêtres du palais où se trouvait Dalal. Et là il recommença à crier : « Les bracelets de verre, ô princesses ! Les bagues d’émeraude, ô jeunes filles ! » Et Dalal, qui était à sa fenêtre, vit sur le plateau les bracelets et les bagues, qui lui plurent. Et elle dit au vendeur : « Ô vendeur, attends que je descende en essayer à ma main. » Et elle descendit auprès du