Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 8e capitaine…)
283


HISTOIRE RACONTÉE PAR LE HUITIÈME
CAPITAINE DE POLICE


Il y avait une fois un joueur de clarinette ambulant. Et il était marié avec une femme. Et elle devint enceinte de ses œuvres et accoucha, avec l’aide d’Allah, d’un garçon. Mais le joueur de clarinette n’avait aucune pièce d’argent chez lui, soit pour payer la sage-femme, soit pour acheter quelque chose à son épouse, l’accouchée. Et, ne sachant plus que faire, et son embarras étant devenu sans issue, il s’en alla fâché, en disant à sa femme : « Je vais aller sur la route d’Allah mendier deux piécettes de cuivre aux gens pitoyables ; et j’en donnerai une en acompte, à la sage-femme, et la seconde, en acompte, aussi, au marchand de poulets, pour t’acheter un poulet dont te nourrir en ce jour de tes couches. »

Et il sortit donc de sa maison. Et, comme il traversait un champ, il trouva une poule assise sur un tertre. Et il s’approcha doucement de la poule, et la saisit avant qu’elle eût le temps de s’échapper. Et il découvrit sous elle un œuf fraîchement pondu. Et il le mit dans sa poche, en disant : « La bénédiction est descendue aujourd’hui. C’est juste ce qu’il me faut ; et je n’ai plus besoin d’aller mendier. Car je vais donner cette poule à la fille de l’oncle, après l’avoir