rons la vue. Mais, au moment où cette vache paraîtra, il faut te cacher d’elle, car si elle te voit, elle ne fientera pas. »
« Alors moi, conformément à ce discours, je me dirigeai du côté de la rivière en question, que je n’avais point vue lors de mes courses antérieures, et j’arrivai à l’endroit indiqué, où je me blottis derrière les roseaux. Et je ne tardai pas à voir sortir de la rivière une vache blanche comme l’argent. Et dès qu’elle fut à l’air, elle fienta largement, puis se mit à brouter l’herbe. Après quoi, elle rentra dans la rivière et disparut.
« Aussitôt, je me levai de mon endroit et ramassai la bouse de la vache blanche, et retournai à la citerne. Et j’appliquai de cette bouse sur les yeux des vieilles, et aussitôt elles furent clairvoyantes et regardèrent de tous côtés.
« Alors elles me baisèrent les mains, et me dirent : « Ô notre maître, veux-tu la richesse, la santé, ou une parcelle de la beauté ? » Et moi, sans hésiter, je répondis : « Ô mes tantes, Allah le Généreux m’a déjà octroyé la richesse et la santé. Quant à la beauté, on n’en a jamais entre les mains de quoi satisfaire le cœur ! Donnez-m’en la parcelle dont vous parlez ! » Et elles me dirent : « Sur notre tête et notre œil ! nous te donnerons cette parcelle de beauté. C’est la fille même de notre roi. Elle est semblable à la riante feuille de rose du jardin, et elle est elle-même une rose, soit cultivée, soit sauvage. Ses yeux sont languissants comme ceux d’une personne ivre, et un de ses baisers calme mille chagrins des plus noirs. Quant à sa beauté générale, le soleil en est