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LES LUCARNES DU SAVOIR ET DE
L’HISTOIRE


On raconte qu’il y avait dans la ville d’El-Iskandaria un adolescent qui, à la mort de son père, était devenu possesseur de richesses immenses et de grands biens, tant en terres irrigables qu’en bâtisses solidement construites. Et cet adolescent, né sous la bénédiction, était doué d’un esprit tourné vers la voie de la rectitude. Et comme il n’ignorait point les préceptes du Saint Livre, qui prescrivent l’aumône et recommandent la générosité, il hésitait sur le choix du meilleur moyen de faire le bien. Et, dans sa perplexité, il se décida à aller consulter à ce sujet un vénérable cheikh, ami de son défunt père. Et il le mit au courant de ses scrupules et de ses hésitations, et lui demanda conseil. Et le cheikh réfléchit pendant une heure de temps. Puis, relevant la tête, il lui dit : « Ô fils d’Abderrahmân — qu’Allah comble le défunt de Ses grâces ! — sache que distribuer à pleines mains l’or et l’argent, à ceux qui sont dans le besoin, est, sans aucun doute, une action des plus méritoires devant l’œil du Très-Haut. Mais une telle