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les lucarnes du savoir et de l’histoire
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dans l’Inde et même dans les pays des Roums acheter les livres les plus réputés de ces diverses contrées, avec mission de ne point lésiner sur le prix de l’achat. Et les émissaires, au bout d’un certain temps, revinrent les uns après les autres, avec des ballots chargés de manuscrits précieux. Et l’adolescent fit ranger le tout, en bon ordre, dans les armoires d’une magnifique coupole qu’il avait fait bâtir dans cette intention, et qui portait, inscrits en grandes lettres d’or et d’azur, sur le fronton de son entrée principale, ces simples mots : « Coupole du Livre. »

Et, cela fait, l’adolescent se mit à l’œuvre…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT SOIXANTE-DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et, cela fait, l’adolescent se mit à l’œuvre. Et il se consacra à lire avec méthode, lenteur et méditation les livres de sa merveilleuse coupole. Et, comme il était né sous la bénédiction, et que ses pas étaient marqués par le succès et la félicité, il retenait en sa mémoire heureuse tout ce qu’il lisait et notait. Aussi, en peu de temps, arriva-t-il à la limite extrême de l’instruction et du savoir, et son esprit s’enrichit-il de dons plus abondants que tous les biens qui lui