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les lucarnes du savoir et de l’histoire
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ressemblent à un jardin planté sur un coteau qu’arrosent les pluies abondantes du ciel, et dont les fruits sont portés au double. Si la pluie n’y tombe pas, ce sera la rosée. Et ils entreront dans les jardins d’Éden. »

« C’est pourquoi, ô mes hôtes, je vous ai assemblés ce soir. Car ne voulant pas, comme l’avare, garder pour moi seul les fruits de la science, je désire que vous en goûtiez avec moi, pour que nous marchions ensemble dans la voie de l’intelligence. »

Et il ajouta :

« Promenons donc nos regards par les lucarnes du savoir et de l’histoire, et assistons, par là, au défilé du cortège merveilleux des figures anciennes, afin que, de leur passage, notre esprit s’éclaire, et s’achemine, illuminé, vers sa perfection. Amin ! »

Et tous les invités de l’adolescent riche portèrent les deux mains à leur visage, en répondant : « Amîn ! »

Alors il s’assit au milieu de leur cercle silencieux, et dit : « Ô mes amis, je ne saurais mieux commencer la distribution des choses admirables, qu’en faisant bénéficier votre entendement du récit de quelques traits de la vie de nos pères arabes de la gentilité, les vrais Arabes des sables, dont les merveilleux poètes ne savaient ni lire ni écrire, chez qui l’inspiration était un don véhément, et qui formèrent, sans encre ni calam ni censeurs, cette langue arabe qui est la nôtre, la langue par excellence, celle dont le Très-Haut s’est servi, de préférence sur toutes les autres, pour dicter Ses paroles à Son Envoyé