Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les lucarnes… (la favorite du destin)
173

dont elle ferma sur lui la porte, et il ne songeait même pas à protester ou à demander la moindre explication.

Et, cela fait, Sett Khaïzarân envoya quérir dans leurs maisons, où ils dormaient, les émirs et les principaux personnages du palais khalifal. Et quand ils furent tous réunis chez elle, elle leur adressa, de derrière le rideau de soie du harem, ces simples paroles : « Je vous demande, au nom d’Allah le Tout-Puissant, le Très-Haut, et au nom de Son Prophète béni, si vous avez jamais ouï dire que mon fil Al-Rachid ait eu quelque connivence, relation ou lien avec les ennemis de l’autorité khalifale ou avec les hérétiques Zanadik, ou qu’il ait jamais essayé la moindre tentative d’insubordination ou de révolte contre son souverain Al-Hadi, mon fils et vôtre maître ? » Et tous répondirent à l’unanimité : « Non, jamais. » Et Khaïzarân reprit aussitôt : « Eh bien, sachez qu’à présent, à cette heure-ci, mon fils Al-Hadi envoie demander la tête de son frère Al-Rachid. Pouvez-vous m’en expliquer le motif ? » Et les assistants furent tellement atterrés et épouvantés, que nul d’entre eux n’osa articuler un mot. Mais le vizir Rabia se leva et dit au porte-glaive Massrour : « Va à l’heure et à l’instant te présenter entre les mains du khalifat. Et, lorsqu’on te voyant, il te demandera : « En as-tu fini ? » toi, tu répondras : « Notre maîtresse Khaïzarân, ta mère, épouse de ton défunt père Al-Mahdi, mère de ton frère, m’a aperçu alors que je me précipitais sur Al-Rachid ; et elle m’a arrêté et m’a repoussé. Et me voici devant toi, sans avoir pu exécuter ton ordre. » Et Mas-