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conclusion
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en toute justice, et devint un grand roi entre les rois. Et voilà pour lui.

Mais pour ce qui est du roi Schahriar, il se hâta de faire venir les scribes les plus habiles des pays musulmans, et les annalistes les plus renommés, et leur donna l’ordre d’écrire tout ce qui lui était arrivé avec son épouse Schahrazade, depuis le commencement jusqu’à la fin, sans omettre un seul détail.

Et ils se mirent à l’œuvre, et écrivirent de la sorte, en lettres d’or, trente volumes, pas un de plus pas un de moins. Et ils appelèrent cette suite de merveilles et d’étonnements : le Livre des Mille nuits et une nuit.

Puis, sur l’ordre du roi Schahriar, ils en tirèrent un grand nombre de copies fidèles, qu’ils répandirent aux quatre coins de l’empire, pour servir d’enseignement aux générations.

Quant au manuscrit original, ils le déposèrent dans l’armoire d’or du règne, sous la garde du vizir du trésor.

Et le roi Schahriar et son épouse la reine Schahrazade, cette bienheureuse, et le roi Schahzamân et son épouse Doniazade, cette charmante, et les trois petits rois, enfants de Schahrazade, vécurent dans les délices et les félicités et les joies, pendant des années et des années, avec des jours plus admirables que les précédents, et des nuits plus blanches que le visage des jours, jusqu’à l’arrivée de la Séparatrice des amis, la Destructrice des palais et la Bâtisseuse des tombeaux, l’inexorable, l’inévitable !

Et telles sont les histoires splendides nommées Mille nuits et une nuit, avec ce qu’il y a en elles de choses extraordinaires, d’enseignements, de merveilles, de prodiges, d’étonnements et de beauté.

Mais Allah est plus savant. Et seul Il peut distinguer dans tout cela ce qui est vrai et ce qui n’est pas vrai. Il est l’Omniscient !