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histoire du gâteau échevelé…
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te donne de mes nouvelles et m’en apporte des tiennes. Et c’est là, ô mon chéri, le meilleur parti que nous ayons à prendre dans cette circonstance. » Et Mârouf répondit : « Je me fie à toi, ô ma maîtresse ; et je me mets sous ta protection. « Et elle l’embrassa, et fit avec lui sa chose ordinaire jusqu’au milieu de la nuit.

Alors elle lui dit de se lever, le revêtit d’un habit de mamelouk, et lui donna le meilleur cheval des écuries de son père. Et Mârouf sortit de la ville, semblable à un mamelouk du roi, et s’en alla en sa voie. Et, pour le moment, voilà pour ce qui lui arriva.

Mais pour ce qui est de la princesse, du roi, du vizir et de la caravane invisible, voici.

Le lendemain, de bonne heure, le roi vint s’asseoir dans la salle de réunion, ayant, à ses côtés, son vizir. Et il fit appeler la princesse, pour s’informer auprès d’elle de ce qu’il lui avait recommandé d’apprendre. Et, comme la veille, la princesse vint se tenir derrière le rideau qui la séparait des hommes, et demanda : « Qu’y a-t-il, ô mon père ? » Il demanda : « Eh bien, ma fille, qu’as-tu appris, et qu’as-tu à nous dire ? » Et elle répondit : « Ce que j’ai à dire, ô mon père ? Ah ! qu’Allah confonde le Malin, le Lapidé ! Et, puisse-t-il, par la même occasion, maudire les calomniateurs, et noircir le visage de goudron de ton vizir qui a voulu noircir mon visage et celui de mon époux, l’émir Mârouf ! » Et le roi demanda : « Et comment cela ? Et pourquoi ? » Elle dit : « Comment, par Allah ! est-il possible que tu accordes ta confiance à cet homme né-