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les mille nuits et une nuit

j’exécute, en aveugle, les ordres de quiconque s’est rendu maître de cet anneau. Et rien ne m’est impossible, car je suis le chef suprême de soixante-douze tribus de genn, d’éfrits, de cheitâns, d’aouns et de mareds. Et chacune de ces tribus est composée de douze mille gaillards irrésistibles, plus forts que les éléphants et plus subtils que le mercure. Mais, comme je te l’ai dit, ô mon maître, je suis, à mon tour, soumis à cet anneau ; et, quelque grande que soit ma puissance, j’obéis à celui qui le possède, comme un enfant à sa mère. Toutefois, laisse-moi t’avertir que si, par malheur, tu frottais deux fois de suite le chaton, au lieu d’une, tu me ferais consumer dans le feu des noms terribles qui sont gravés sur l’anneau. Et tu me perdrais irrévocablement…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT SOIXANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Toutefois, laisse-moi t’avertir que si, par malheur, tu frottais deux fois de suite le chaton, au lieu d’une, tu me ferais consumer dans le feu des noms terribles qui sont gravés sur l’anneau. Et tu me perdrais irrévocablement. »

Et Mârouf, ayant entendu cela, répondit à l’éfrit