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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/172

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les mille nuits et une nuit

dit alors : « Ce n’est pas là le moyen de faire sortir tout cet or ! Va donc chercher une quantité de portefaix et reviens avec eux pour les charger de tout cet or. Et, pendant ce temps, je vais moi-même préparer les charges. »

Mon frère se hâta alors de courir à la recherche des portefaix, et, au bout d’un certain temps, il revint avec dix hommes tenant chacun une grande couffe vide.

Mais, en arrivant à la maison, mon frère trouva la grande porte largement ouverte ; et la jeune femme avait disparu, elle et tous les grands coffres. Et il comprit qu’elle s’était jouée de lui pour emporter à elle seule les principales richesses. Pourtant il se consola, en voyant toutes les belles choses qui restaient dans la maison et toutes les valeurs qui étaient enfermées dans les armoires, toutes choses qui pouvaient le rendre riche pour le restant de ses jours. Aussi se promit-il de transporter tout cela le lendemain ; et, comme il était brisé de fatigue, il s’étendit sur le grand lit somptueux et s’endormit.

Le lendemain, en se réveillant, il fut à la limite de la terreur quand il se vit entouré par vingt gardes du wali, qui lui dirent : « Lève-toi tout de suite et viens avec nous chez le wali, qui te demande ! » Et ils l’emmenèrent, et refermèrent et scellèrent les portes, et le livrèrent aux mains du wali, qui lui dit : « J’ai appris toute ton histoire et les assassinats que tu as commis et le vol que tu allais faire. » Alors mon frère s’écria : « Ô wali, donne-moi le signe de la sécurité et je te raconterai la vérité ! » et le wali alors lui donna le petit voile, signe de la sécurité, et