Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/27

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ensuite je m’endormis un peu, et, à mon réveil, j’allai faire un tour du côté de Baïn Al-Kassrein ; puis je revins au khân Serour, où je passai la nuit.

« Lorsque je me réveillai le matin, je défis un paquet d’étoffes et je dis en mon âme : « Je vais porter ces étoffes au souk et voir un peu le cours des affaires. » Alors je chargeai les étoffes sur les épaules de l’un de mes jeunes serviteurs, et je me dirigeai vers le souk et j’arrivai à l’endroit principal des affaires, une grande bâtisse entourée de portiques, de boutiques de toutes sortes et de fontaines ; c’est là, comme tu sais, que se tiennent les courtiers ; et on appelle ce lieu : kaïssariat Guerguess.

« À mon arrivée, tous les courtiers, qui étaient déjà avertis de ma venue, m’entourèrent et je leur donnai les étoffes, et ils partirent dans toutes les directions soumettre mes étoffes aux acheteurs principaux des souks. Mais ils revinrent bientôt et me dirent que le prix que l’on offrait de mes marchandises ne couvrait ni mon prix d’achat ni mes frais depuis Baghdad jusqu’au Caire. Et comme je ne savais que faire, le cheikh principal des courtiers me dit : « Je sais le moyen qu’il te faut employer pour arriver à faire quelque gain : c’est simplement de faire comme font tous les marchands. Cela consiste à vendre tes marchandises, en détail, aux marchands qui tiennent boutique, et cela pour un temps déterminé, devant témoins, et par écrit de part et d’autre, et par l’intermédiaire d’un changeur. Et alors régulièrement, chaque jeudi et chaque lundi, tu toucheras l’argent qui en sera résulté. Et, de la sorte, chaque