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histoire de douce-amie et d’ali-nour
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même, si tous les jours je lui faisais mille demandes, il les exécuterait toutes, certainement ! » Lorsque Ali-Nour entendit ces paroles, il dit : « Écris alors ce que tu dis, que je le voie ! »

Alors le khalifat s’assit par terre, plia une jambe sur l’autre, prit une écritoire et un calam et une feuille, mit la feuille sur la paume de sa main gauche et tint le calam de sa main droite et écrivit cette lettre :

« Au nom d’Allah le Clément-sans-bornes le Miséricordieux !

« Et ensuite !

« Cet écrit est envoyé par moi Haroun Al-Rachid ben-Mahdi El-Abbassi à Sa Seigneurie Mohammad ben-Soleiman El-Zeini !

« Je te rappelle que ma grâce t’enveloppe, et qu’à elle seule tu dois d’avoir été nommé comme mon représentant dans un royaume de mes royaumes !

« Et maintenant je t’avise que le porteur de cet écrit, fait de ma main propre, est Ali-Nour, fils de Fadleddine ben-Khacân qui fut ton vizir et repose maintenant dans la miséricorde du Très-Haut !

« Des l’instant que tu auras lu mes paroles, tu te lèveras du trône du royaume et tu y mettras Ali-Nour, qui sera roi à ta place ! Car voici que je viens moi-même de l’investir de l’autorité dont je t’avais investi précédemment !

« Prends donc bien garde de différer l’exécution de ma volonté ! Et que sur toi soit le salut ! »