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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/42

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me prit, car la protection d’Allah n’était plus sur moi, et me dépouilla de tous mes vêtements et finit par trouver la bourse qui, en effet, était en soie bleue. Et le wali prit la bourse, compta l’argent et trouva qu’en effet elle contenait exactement vingt dinars d’or, comme l’avait affirmé le cavalier.

« Alors le wali, tout furieux, appela ses gardes et les hommes de sa suite : « Faites approcher cet homme ! » Alors on me fit approcher entre ses mains, et il me dit : « Il faut, jeune homme, m’avouer la vérité. Dis-moi donc si tu reconnais toi-même avoir volé cette bourse. » Alors, tout honteux, je baissai la tête, réfléchis un moment en pensant en mon âme : « Si je dis : Ce n’est pas moi ! on ne me croira pas, puisqu’on vient de trouver la bourse sur moi ; et si je dis : Je l’ai volée ! je me fais tout de suite attraper. » Mais je finis par me décider et je dis : « Oui, c’est moi qui l’ai volée ! »

« Lorsque le wali entendit ces paroles, il fut fort surpris, et appela les témoins et leur fit entendre mes paroles en me les faisant répéter devant eux. Et toute cette scène se passait à Bab-Zaouïlat.

« Alors le wali ordonna au porte-glaive de me couper la main. Et le porte-glaive aussitôt me trancha la main droite. À cette vue, le cavalier eut pitié de moi, et intercéda auprès du wali pour qu’on ne me coupât pas l’autre main. Et le wali accorda cette grâce et s’éloigna. Et les gens qui étaient là eurent compassion de moi et me donnèrent à boire un verre de vin pour me réconforter, à cause de la quantité de sang que j’avais perdue et de l’état de faiblesse où j’étais. Quant au cavalier, il s’approcha