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histoire du bossu… (l’intendant)
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dans cette maison que j’avais ainsi achetée. Et nous y vécûmes ensemble fort heureux.

« Mais au bout d’une année, par la volonté d’Allah, mon épouse mourut ; et alors je ne pris point d’autre femme, et voulus voyager. Je sortis alors de Baghdad, après avoir vendu tous mes biens ; je pris tout mon argent et je me mis à voyager, jusqu’à ce que je fusse arrivé en cette ville-ci. »

— Et telle est, ô roi de ce temps, continua l’intendant, l’histoire que me raconta le jeune marchand de Baghdad ! Alors nous tous qui étions les invités de cette maison nous continuâmes à manger ; puis nous nous en allâmes.

Et c’est quand je fus sorti que m’est arrivée cette aventure-là, pendant la nuit, avec le bossu. Et c’est alors qu’il est arrivé, ce qui est arrivé.

Et telle est mon histoire ! Et je suis persuadé qu’elle est plus étonnante encore que celle qui nous est arrivée avec le bossu !

Ouassalam ![1] »

— Alors le roi de la Chine dit : « Tu te trompes ! Cela n’est pas du tout plus merveilleux que l’aventure du bossu, au contraire, l’aventure du bossu est, de beaucoup, plus étonnante que tout cela ! Aussi, il n’y a pas à hésiter, je vais vous faire tous crucifier, jusqu’au dernier ! »

  1. Formule pour prendre congé ou se retirer : « Que la paix soit sur vous ! »