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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/75

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histoire du bossu… (le médecin)
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encore que moi et plus jeune, pour qu’elle s’amuse avec nous et que nous puissions rire et jouer ensemble ; car c’est elle-même qui m’a prié de la faire sortir avec moi pour que nous nous divertissions ensemble et fassions des folies à nous trois. » Alors moi, j’acceptai de grand cœur ; elle me donna, cette fois, vingt dinars d’or et me recommanda de ne rien négliger pour préparer tout ce qu’il fallait et les recevoir dignement à leur arrivée, elle et l’adolescente, sa compagne. Puis elle me fit ses adieux et s’en alla.

« Donc moi, le quatrième jour, je ne manquai pas, selon l’habitude, de tout faire largement, étant donné surtout qu’il fallait recevoir dignement la nouvelle venue. Et, à peine le soleil couché, je vis arriver mon amie accompagnée d’une autre qui était enveloppée d’un grand voile. Elles entrèrent et s’assirent. Et moi, tout joyeux, je me levai, j’allumai les flambeaux, et me mis entièrement à leurs ordres. Elles se défirent alors de leurs voiles et je pus contempler la nouvelle jeune femme. Allah ! Allah ! elle était comme la lune dans son plein ; et je pensais à part moi qu’elle était encore bien plus belle que tout ce que nos yeux avaient vu jusque-là ! Aussi je m’empressai de les servir et de leur apporter les plateaux remplis de mets et de boissons ; et elles se mirent à manger et à boire. Et moi, pendant ce temps, j’embrassais la nouvelle jeune femme et lui remplissais la coupe et buvais avec elle. Mais cela ne manqua pas de rendre jalouse la première adolescente, qui cependant n’en fit rien paraître et qui même me dit : « Par Allah ! cette jeune femme est délicieuse ! Et d’ailleurs ne trouves-tu pas qu’elle