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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/80

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les mille nuits et une nuit

du collier et qu’il l’avait ou volé ou trouvé, et que la chose devait être éclaircie. Il prit donc le collier et alla le porter au chef principal des courtiers du souk, qui aussitôt le prit et alla trouver le wali de la ville et lui dit : « Voici ! ce collier m’avait été volé ! Et justement nous venons de trouver le voleur. C’est un jeune homme qui est mis comme les fils des marchands, et il est à tel endroit, chez le courtier tel ! »

Et le jeune homme continua à me raconter ainsi son histoire :

« Aussitôt, et pendant que j’attendais le retour du courtier avec l’argent, je me vis entouré et saisi par les gardes, qui me traînèrent de force chez le wali. Et le wali me questionna sur le collier, et je lui racontai la même histoire qu’au courtier. Alors le wali se mit à rire et me dit : « Je vais t’apprendre, moi, le prix exact de ce collier ! » Il fit signe à ses gardes, qui m’appréhendèrent, me dépouillèrent de mes vêtements et me tombèrent dessus à coups de verges et de fouet jusqu’à me mettre tout le corps en sang. Alors de douleur je m’écriai : « Je vais vous dire la vérité. Ce collier, oui, c’est moi que l’ai volé au chef des courtiers ! » Et je pensai en mon âme qu’il valait encore mieux pour moi dire cela qu’avouer la vérité terrible de l’assassinat de la jeune femme dans ma maison. Car sûrement j’aurais été condamné à mort et tué de la même façon, en rachat de son meurtre.

« Mais à peine m’étais je accusé de ce vol qu’on se