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histoire du bossu… (le médecin)
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des vices de ses sœurs. Et je ne te demanderai aucune dot, pour ce mariage ; au contraire je te rémunérerai largement moi-même, et tu resteras chez moi, dans ma maison, comme un fils ! »

« Alors je lui répondis : « Qu’il soit fait suivant ta volonté, seigneur. Mais auparavant, comme j’ai appris dernièrement que mon père était mort, je voudrais envoyer recueillir son héritage. »

« Aussitôt le gouverneur fit envoyer un exprès à Mossoul, ma ville natale, pour recueillir, en mon nom, l’héritage laissé par mon père. Et moi, en effet, je me mariai avec la fille du gouverneur ; et, depuis ce jour, nous tous ici nous vivons de la vie la plus prospère et la plus douce.

« Et toi-même, ô médecin, tu as pu constater de tes propres yeux combien je suis aimé et honoré dans cette maison. Et tu ne me tiendras pas compte de l’incivilité que j’ai commise à ton égard, durant toute ma maladie, en te tendant ma main gauche, puisque ma main droite était coupée ! »

— Pour moi, continua le médecin juif, je fus fort émerveillé de cette histoire, et je félicitai le jeune homme de s’être tiré de la sorte de cette aventure. Et il me combla de présents, et me retint trois jours près de lui dans le palais, et me renvoya chargé de richesses et de biens.

Et alors, moi, je me mis à voyager et à parcourir le monde, pour mieux m’instruire dans mon art. Et c’est ainsi que j’arrivai dans ton empire, ô roi puissant et généreux ! Et c’est alors que, la nuit