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les mille nuits et une nuit

dit les envoyés et ce qu’avait proposé le grand-vizir Dandân, et lui recommanda de faire ses préparatifs de départ et de ne pas oublier de distribuer aux soldats les largesses ordinaires et les donations, après avoir choisi ces soldats un à un d’entre les meilleurs de toute l’armée, et constitué de la sorte un corps de dix mille cavaliers au harnachement complet et durs aux privations et aux fatigues. Et Scharkân se soumit avec respect aux paroles de son père Omar Al-Némân, et se leva aussitôt et choisit d’entre ses soldats dix mille cavaliers pleins de superbe, auxquels il distribua largement de l’or et des richesses, et il leur dit : « Maintenant, je vous donne trois jours entiers de repos et de liberté ! » Et les dix mille cavaliers baisèrent la terre entre ses mains, en soumission à sa volonté, et sortirent, comblés de largesses, se restaurer et s’équiper élégamment pour le départ.

Scharkân entra alors dans la salle où se trouvaient les coffres du trésor et les réserves d’armes et de munitions, et choisit les plus belles armes aux niellures d’or et aux inscriptions sur ivoire et sur ébène, et prit tout ce qui tentait son goût et sa préférence. Puis il se dirigea vers les écuries du palais, où se trouvaient réunis les plus beaux chevaux du Nedjed et de l’Arabie, qui portaient chacun sa généalogie attachée à son cou, dans un sachet de cuir ouvragé de soie et d’or et ornementé de pierres de turquoise. Là, il choisit les chevaux appartenant aux races les plus fameuses, et, pour lui-même, il prit un cheval bai brun à la robe lustrée, aux yeux à fleur de tête, aux larges sabots, à la queue haute superbement et aux oreilles fines comme celles de la gazelle. Et ce