Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
les mille nuits et une nuit

histoire qui est faite pour dissiper tous les chagrins des cœurs et pour consoler d’un deuil fût-il plus grand que celui de Yâcoub ! La voici.


HISTOIRE D’AZIZ ET AZIZA
ET DU BEAU PRINCE DIADÈME


Il y avait, en l’antiquité du temps et le passé des âges et du moment, une ville d’entre les villes de Perse, derrière les montagnes d’Ispahân. Et le nom de cette ville était la Ville-Verte. Et le roi de cette ville s’appelait Soleïmân-Schah. Il était doué de grandes qualités de justice, de générosité, de prudence et de savoir. Aussi de toutes les contrées les voyageurs affluaient vers sa ville, tant sa bonne renommée s’était étendue au loin et inspirait de confiance aux marchands et aux caravanes.

Et le roi Soleïmân-Schah continua à gouverner de la sorte, durant un très long espace de temps, dans la prospérité et entouré de l’affection de tout son peuple. Mais il ne manquait à son bonheur qu’une femme et des enfants ; car il était célibataire.

Et le roi Soleïmân-Schah avait un vizir qui lui ressemblait beaucoup par ses qualités de libéralité et de bonté. Aussi un jour que sa solitude lui pesait plus que de coutume, le roi fit appeler son vizir et