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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

Ils virent, au loin, luire les glorieux minarets de la Ville de paix. Alors Scharkân pria la reine Abriza et ses compagnes d’enlever leurs armures guerrières et de les échanger contre de vrais habits de femmes grecques. Et elles le firent. Puis il envoya à Baghdad quelques-uns de ses compagnons le devancer et l’annoncer à son père Omar Al-Némân, lui et la reine Abriza, pour qu’un cortège somptueux fût envoyé à leur rencontre. Puis on mit, ce soir-là, pied à terre, et l’on dressa les tentes pour la nuit, et l’on s’endormit jusqu’au matin.

Aussi, dès le lever du jour, le prince Scharkân et ses cavaliers, la reine Abriza et ses guerrières remontèrent sur leurs coursiers et prirent le chemin de la ville. Et voici que sortit de la ville, venant à leur rencontre, le grand-vizir Dandân avec une suite de mille cavaliers ; et il s’approcha de la jeune fille et de Scharkân et baisa la terre entre leurs mains ; puis tous ensemble entrèrent dans la ville.

Et Scharkân le premier monta au palais voir son père, le roi Omar Al-Némân. Et le roi se leva pour