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les mille nuits et une nuit

pureté et d’une élégance délicieuses. Aussi le roi Omar Al-Némân fut-il à la limite de l’émerveillement et il la remercia et la glorifia pour tout ce qu’elle avait fait avec son fils, le prince Scharkân, et l’invita à s’asseoir. Et Abriza, alors, s’assit et enleva le petit voile qui lui couvrait le visage ; et ce fut un éblouissement ! Et tel, que le roi Omar Al-Némân faillit en perdre la raison. Et aussitôt il lui fit donner, dans le palais même, pour elle et pour ses compagnes, le plus somptueux des appartements réservés, et lui fixa un train de maison digne de son rang. Et, alors seulement, il l’interrogea au sujet des trois gemmes précieuses pleines de vertus.

Alors Abriza lui dit : « Ces trois blanches gemmes, ô roi du temps, c’est moi-même qui les ai et elles ne me quittent jamais. Et je vais te les montrer ! » Et elle fit apporter une caisse et l’ouvrit, et en tira une boîte dont elle enleva le couvercle, et tira de la boîte un écrin en or ciselé, qu’elle ouvrit. Et alors apparurent, rayonnantes, les trois gemmes précieuses, rayonnantes et blanches et arrondies. Et Abriza les prit et les porta à ses lèvres l’une après l’autre, et les offrit au roi Omar Al-Némân en cadeau pour l’hospitalité qu’il lui accordait. Et elle sortit.

Et le roi Omar Al-Némân sentit son cœur s’en aller avec elle : Mais, comme les gemmes étaient là qui brillaient, il fit venir son fils Scharkân et lui donna l’une d’elles en présent ; et Scharkân lui demanda ce qu’il allait faire des deux autres gemmes. Et le roi lui dit : « Mais je vais les donner, l’une, à ta sœur la petite Nôzhatou et, la seconde, à ton petit frère Daoul’makân. »