proche ! Et d’ailleurs, ô mon père, voici ce que disent à leur sujet nos poètes les plus estimés :
« Malheur à celui que le Destin dote d’une femme ! Il est perdu, même s’il se bâtit, pour s’y enfermer, mille forteresses aux pierres liées par des crocs d’acier ! Les roueries de cette créature les secoueraient comme des roseaux !
« Ah ! malheur à cet homme ! La perfide a de beaux yeux allongés de kohl noir, de belles tresses lourdement nattées ; mais elle lui fera dans le gosier glisser tant de chagrins que sa respiration en sera coupée !
« Un autre a dit :
« Vous m’interrogez sur ces créatures que vous appelez des femmes ! Vous me savez, hélas ! versé dans la connaissance de leurs méfaits, usé de toute l’expérience que j’ai acquise !
« Que vous dirais-je, ô jeunes gens ?… Fuyez-les ! Ma tête a blanchi, vous le voyez ! Et vous pouvez deviner si leur amour m’a réussi !
« Et un autre a dit :
« Même la vierge qui se dit neuve n’est qu’un cadavre dont ne voudraient pas les vautours !
« La nuit tu crois la posséder, parce qu’elle t’a chuchoté câlinement des secrets qui n’en sont pas ! Erreur ! demain à d’autres qu’à toi appartiendront ses cuisses et ses parties les mieux gardées !