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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 5, trad Mardrus, 1900.djvu/274

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les mille nuits et une nuit

tre, ton fils. Car tu sais bien que mon pauvre enfant est enchaîné, avec, aux pieds, un anneau de fer sur lequel sont gravés ces mots : « À perpétuité ! » Et tout cela parce qu’il a fabriqué de la fausse monnaie ! » Et la mère de Gros-Bouffi lui promit de la protéger.

En effet, le soir même, lorsque le wali, son époux, fut rentré à la maison, elle alla le trouver après le souper ; et elle s’était arrangée et parfumée, et avait pris son air le plus aimable. Aussi l’émir Khaled, qui était un homme très bon, ne put résister au désir que provoquait en lui la vue de sa femme et voulut la prendre ; mais elle lui résista en disant : « Jure moi sur le divorce que tu m’accorderas ce que je te demanderai ! » Et il le lui jura. Alors elle l’apitoya sur le sort de la vieille mère du voleur et obtint de lui la promesse de l’élargissement. Aussi elle se laissa monter par son époux.

Aussi, le lendemain matin, l’émir Khaled, après les ablutions et la prière, se rendit à la prison où était enfermé Ahmad-la-Teigne et lui demanda : « Eh bien, bandit, te repens-tu de tes méfaits passés ? » Il répondit : « Je m’en repens et je le proclame par la parole comme je le pense dans mon cœur ! » Alors le wali le tira de la prison et l’amena devant le khalifat qui fut extrêmement étonné de le voir encore en vie et lui demanda : « Comment, ô bandit, tu n’es donc pas mort ? » Il répondit : « Par Allah ! ô émir des Croyants, la vie du méchant est fort dure à la détente ! » Alors le khalifat se mit à rire aux éclats et dit : « Qu’on fasse venir le forgeron pour lui enlever les fers ! » Puis il lui dit : « Comme